Trotteur et youpala : les dangers pour la posture

Trotteur et youpala : les dangers pour la posture

September 28, 2018|Adrien Chartier

Il m’arrive régulièrement sur ma page facebook, de partager des articles sur les trotteurs et youpalas. Et quel débat… entre les convaincus de leur non utilité et les convaincus de leur avantage.

Ces outils censés simplifier la vie des parents comme celle des enfants, est en fait un danger pour nos enfants et je vais vous partager quelques notions dans cet article.

Pourquoi est ce un débat animé ?

J’ai pu remarqué que lors des débats, les personnes convaincues n’amènent aucune justification scientifique, ou même raisonnée. Le débat est plus un débat d’idée, ou de déculpabilisation de la part des parents l’ayant utilisé.

C’est pour cela que je vais essayer d’apporter des images concrètes, à cet objet que l’on retrouve dans les foyers.

Depuis quand le trotteur existe-t-il ?

On peut voir des traces autour du 15e siècle de ces outils, mais c’est dans les années 1960 que l’outil est réellement utilisé communément dans les foyers.

Selon Wikipédia : l’utilisation du trotteur varie entre 42 et 92% selon les pays. Les motivations des parents à leur utilisation serait : l’accélération de la marche, par commodité, pour amuser l’enfant, pour donner un aspect sécurisant aux parents.

Les risques ?

Pourtant de nombreuses publications médicales et des statistiques dès les années 1960, montrent des taux d’accidents élevés dus à la pratique du youpala, et des retards lors de l’acquisition de la marche en cas d’utilisation intensive ou trop précoce.

Il y aurait près de 600 blessures graves annuelles en Union Européenne et 5000 aux Etats-Unis, chiffres annoncés par ces pays.

Quel est le discours des professionnels ?

Depuis quelques années je me forme dans le milieu du rééquilibrage fonctionnel et de la posturologie. Les avis sont unanimes et chaque formation le rappelle : évitons d’utiliser les youpalas !

J’ai pu rencontrer des kinésithérapeutes, orthophonistes, posturologues, ostéopathes, psychomotriciens, ergothérapeutes.

Tous ces spécialistes du mouvement sont unanimes sur l’utilisation du trotteur.

Le youpala est également interdit dans les crèches et chez les assistantes maternelles.

Le Canada en a même interdit la vente en 2004 !

Les effets sur la posture

Les risques d’accidents sont présents mais ne font pas partie de mon domaine de compétence. Je vais plutôt m’attarder sur quelques effets néfastes liés à la posture, et au développement psychomoteur de votre enfant. Je ne vais pas tous les ratisser, mais vous donner les principaux troubles occasionnés.

#1 : La marche

Je le place ici, car c’est l’effet numéro 1 attendu par tous les parents !

Physiologiquement, l’enfant n’est pas encore en mesure de se redresser debout, même parfois pas en mesure de se mettre assis seul.

Le développement de l’enfant se déroule de telle sorte à ce que celui ci stabilise sa tête, puis ses membres supérieurs et enfin ses membres inférieurs.

En cherchant à aller trop vite et placer votre enfant dans un youpala sans que ces stabilisations ne soient intervenues, vous risquez de créer des lésions au niveau des hanches, voire même d’empêcher à votre enfant d’acquérir correctement les positions assises, les positions de redressement, de ramper, de 4 pattes, qui sont fondamentales dans l’acquisition d’une posture efficiente.

#2 : La proprioception

La proprioception est le fait de reconnaître son corps dans l’espace.

Ce qui se trouve beaucoup plus compliqué à réaliser quand on est entouré par un arceau de protection qui ne nous permet plus de connaître nos limites lorsqu’on fonce dans les murs.

Comment l’enfant, sorti de son youpala, pourra-t-il se repérer dans l’espace lorsqu’il trébuchera. Il ne pourra alors pas mettre les mains en avant et risque de tomber sur la tête, par exemple.

#3 : Le vestibulaire

Le système vestibulaire se développe lors de la gestation, mais continue à se développer dans les différents moment du développement du nourrisson, notamment la 1ère année de vie. Priver l’enfant de ces moments l’amènera à des pertes de contrôle d’un système qui l’équilibrera.

Nombreuses personnes testées en patron moteur se rendent compte de ce trouble assez rapidement, notamment avec le test de Romberg avancé (voir vidéo).

#4 : La vue

L’enfant développe sa vue en fonction des étapes de son développement. Les différents étages qu’il va adopter en étant dos au sol, face au sol, en rampant, en étant à 4 pattes, et en marchant lui permettent de développer sa vision

Ps : Un enfant ça ne marche pas à un an, ou à 18 mois. Un enfant ça ne parle pas à 14 mois ou 24 mois. Chaque enfant se développe selon son rythme. Votre enfant ne marche pas et il a 1 an? Le 4 pattes ne peut lui faire que le plus grand bien!

Vers une bonne équilibration

La pyramide de William & Shellenberger permet de se rendre compte des différentes étapes à développer afin d’équilibrer le corps. Le meilleur outil à votre disposition est la motricité libre. On ne peut maîtriser toutes les étapes du développement, mais la réintégration des réflexes archaïques, des réflexes de vie et patrons moteurs est possible à tout âge.

Cette réintégration permet de retrouver un équilibre postural, mais aussi émotionnel, cognitif.

Un exemple ? Comment un trouble de coordination, un déficit du développement oeil-main, peut entraîner :

-déficit de l’apprentissage (écriture, mathématiques, mémoire, concentration, développement du langage)

-problème d’orientation spatiale, d’audition (écoute attentive, concentration), vision

-stress émotionnel : capacité à relâcher les émotions

-troubles physiques : fonctionnement du carré des lombes, raccourcissement de la jambe, mouvements unilatéraux, difficulté à s’habiller, faire des nœuds, mauvaises aptitudes aux jeux de balle

-TDA / TDHA / Autisme

Dédramatisons

Tous les enfants passés par le trotteur ne seront pas porteurs de problème, comme tous les enfants ayant eu une motricité libre ne seront pas exempts de mauvais apprentissages.

Un développement idéal commence dès la création, la gestation, la naissance. D’autres troubles peuvent intervenir, comme la prise d’alcool, de cigarette pendant la grossesse, une grossesse alitée, une naissance prématurée, un accouchement trop rapide ou trop lent, le non allaitement, et tant d’autres..

L’Ostéopathie à l’hôpital ?

L’Ostéopathie à l’hôpital ? Les patients disent oui !

Malgré le fait que la population Française présente un intérêt croissant pour l’ostéopathie, il existe encore de nombreux obstacles à son intégration dans le parcours de soins traditionnel des patients. En effet, le monde médical émet de nombreux doutes concernant cette pratique alternative du fait de son manque d’évaluation scientifique. Cette réalité est particulièrement bien illustrée au sein du milieu hospitalier public où l’intégration d’ostéopathe dans ces structures représente seulement quelques cas exceptionnels.

Pour que cette situation évolue, l’ostéopathie doit faire ses preuves.
Tandis que la recherche scientifique progresse peu à peu avec un nombre croissant d’études objectivant l’efficacité de l’ostéopathique pour un certain nombre de trouble, il est primordial de commencer par demander directement aux patients leur avis sur la question. Ceux-ci sont les principaux intéressés et représentent donc une véritable force de persuasion dans un milieu où le bien être du patient prime.
Des chercheurs américains ont justement cherché à évaluer la perception des patients concernant le traitement ostéopathique qu’ils ont reçu en milieu hospitalier.

 

 

Méthode

 

La présente étude a été menée au Maine Médical Center à Portland. Les chercheurs ont délivré un questionnaire aux patients hospitalisés ayant réalisés des consultations au service d’ostéopathie de l’hôpital entre 2003 et 2004.
160 patients ont répondu à l’enquête.

  • Ces patients ont été classés en 4 catégories selon leurs motifs d’hospitalisation:
    « Patients médicaux » pour les patients nécessitant des soins de médecine interne.
  • « Patients musculo-squelettiques » pour les patients admis pour des troubles musculo-squelettiques primaires.
  • « Patients obstétricaux » pour les patients admis pour des accouchements.
  • « Patients postopératoires » pour les patients ayant reçu un traitement chirurgical.

Chaque patient a reçu un traitement ostéopathique dans son lit d’hôpital en ignorant qu’il recevrait un questionnaire.

Après le traitement, l’ostéopathe a suivi chaque patient et leur a demandé de remplir un questionnaire évaluant si le patient estimait que le traitement ostéopathique avait amélioré divers aspects de sa santé.

 

 

Résultats

 

Dans l’ensemble, 74% des patients avaient une diminution de la douleur après le traitement ostéopathique et 43%ont noté une diminution du besoin de médicaments contre la douleur. De plus, au moins 90% des répondant estimaient que le traitement ostéopathique était bénéfique pour améliorer le confort général, faciliter la récupération et réduire le stress et l’anxiété.

Voici le tableau détaillé des résultats ci-dessous. Celui-ci est particulièrement intéressant pour avoir un aperçu de l’efficacité de l’ostéopathie en fonction des différents types de consultation à des patients à l’hôpital :

 

Commentaires et conclusions

 

Ces résultats encourageants sont une première étape qui pourra peut-être permettre d’éveiller la curiosité des grandes instances du monde de la santé quant à l’intérêt d’introduire l’ostéopathie dans les services hospitaliers.

Bien entendu, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour objectiver notre efficacité. C’est en encourageant la recherche scientifique en ostéopathie que le monde médical comprendra petit à petit l’enjeu que représente l’intégration de l’ostéopathie dans les hôpitaux. De nombreuses études supplémentaires sont en effet nécessaires pour aider à clarifier son rôle en milieu hospitalier afin d’optimiser le potentiel futur travail collaboratif entre les ostéopathes et les professionnels de santé sur place.

Des études comme celle présenté ici peuvent donc être l’étincelle qui enclenchera peut-être tout l’engrenage nécessaire à l’intégration de l’ostéopathie dans le milieu hospitalier.

 

Partageons alors un maximum cet article afin de lui donner la visibilité nécessaire pour faire bouger les choses.

 

Références

 

Patient perception of osteopathic manipulative treatment in a hospitalized setting : A survey-based study //  Matthew Pomykala, OMS IV; Brian McElhinney, PhD, OMS IV; Bryan L. Beck, DO; and Jane E. Carreiro, DO // The Journal of the American Osteopathic Association, November 2008, Vol. 108, 665-668.